La première compréhension scientifique de l’origine des météorites nous vient d’Anaxagore, philosophe et astronome grec. Il prédit au 5eme siècle avant Jésus-Christ en observant une comète l’endroit où cette dernière arrivera sur terre, donnant ainsi une explication au sujet de l’origine de ces pierres.
Cette origine extra-terrestre et le coté spectaculaire d’une météorite qui arrive dans l’atmosphère fait que les personnes qui ont vu ces corps célestes arriver sur terre ont encore nourri les mythes et légendes autour des météorites.
Bien souvent, les météorites étaient utilisées comme Bétyle, c’est-à-dire une sorte de pierre sacrée qui pouvait faire l’objet de vénération et être considéré comme des « demeures divines », en possédant une Bétyle, on tient un dieu dans le creux de notre main. [Lenormant F., « Les bétyles », Revue de l'histoire des religions, vol. 3, t. 409, 1881]
Il n’était pas rare non plus que certaines de ces météorites soient l’objet d’un culte et prenne une grande importance pour une population, comme en témoigne cette pièce de monnaie qui date du 3ème siècle, représentant une météorite dans son temple.
Un autre aspect qui a suscité l’admiration des hommes pour la météorite au fil des siècles est le fait que bien longtemps - avant l’âge de fer et donc la maitrise de ce matériau par l’homme (sidérurgie) - la météorite était la seule source de fer disponible.
En effet, le fait que le fer soit très sensible à l’oxydation et la corrosion fait qu’il était très rare de le retrouver à l’état natif (non oxydé) dans la nature.
Évidemment, la rareté des météorites a toujours impliqué que l’utilisation de ce fer météoritique était destinée uniquement à la réalisation de pièces de très grande valeur, souvent réservé aux élites.
En Egypte nous avons retrouvé des colliers de perles datant de 3200 avant Jésus-Christ, dont les perles sont réalisées en météorite, mais l’exemple le plus emblématique est celui de la dague de Toutânkhamon, datant de du 14eme siècle avant Jésus-Christ, et dont la lame a été réalisée en fer météoritique.
Il était naturel que ce matériau, considéré comme un cadeau des dieux aux hommes, soit utilisé pour la réalisation de cette dague pour le pharaon, représentant divin sur terre. [Jacquet E., Les météorites et leurs secrets, Editions Ellipses, 2017]
Mais finalement, qu’est-ce qu’une météorite ?
A proprement parler, une météorite est un corps d’origine extra-terrestre qui n’a pas été totalement détruit lors de son arrivée dans l’atmosphère terrestre (très hautes températures) et son impact sur terre. On considère qu’une météorite perd entre 99% et 99,9% de son volume d’origine lors de son arrivée sur terre. [Bouley S. et Zanda B., Impact, des météorites aux cratères, Belin, 2017.]
Les météorites peuvent avoir différents aspects en fonction de leurs compositions, on en dénombre 3 principales catégories : [Notkin's G., Meteorwritings - Meteorite types and classification, Geology.com, 2022]
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Météorites rocheuses
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Météorites ferreuses
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Météorites mixtes (rocheuses et ferreuses)
Météorites rocheuses :
Elles représentent le plus grand groupe de météorites. Elles ont une apparence qui de prime abord ressemble à s’y méprendre à une roche terrestre.
Si la chute de ces météorites est récente, ces pierres présentent une croute noire qui a été formée par la chaleur créée lors de la pénétration dans l’atmosphère terrestre.
Malgré leur caractère rocheux, ces pierres contiennent souvent une part suffisamment importante de fer pour qu’elles soient ferromagnétiques (attiré par un aimant).
Là où ces météorites sont intéressantes, c’est que certaines d’entre elles appelées « Chondrites » peuvent contenir des petites inclusions appelées « Chondres » et qui se présentent sous la forme de grains colorés. Ces derniers proviennent de la nébuleuse solaire sont donc plus anciens que la formation de notre planète ainsi que du reste du système solaire. C’est donc un des matériaux les plus anciens que nous pouvons étudier sur terre.
Météorites ferreuses :
La majorité de ce type de météorites sont composés à 90 à 95% de fer, Les 5 à 10% restants sont principalement du nickel et des oligo-éléments.
Les alliages fer-nickel (principalement de la kamacite et de la taenite) présents dans ces météorites s’agencent de façon géométrique et forment un motif cristallin nommé « motif Wilmanstätten », du nom d’Alois von Beckh Widmanstätten qui a été le premier à décrire ces motifs au 19eme siècle.
Afin d’observer ces motifs, il faut préparer la surface de la météorite en procédant à une coupe, un polissage ainsi qu’une révélation métallographique (souvent à l’aide d’acide nitrique).
Météorites mixtes (rocheuses et ferreuses) :
Ces météorites sont plus rares encore que les deux dernières et représentent moins de 2% de toutes les météorites découvertes à ce jour. Composées à environ 50% d’un alliage fer-nickel et de minéraux.
Certaines de ces météorites mixtes appelées Pallasite sont particulièrement intéressantes puisque ces dernières laissent apparaitre des zones minérales translucides (souvent de l’olivine) qui semblent serties dans une structure métallique complexe comme en témoigne la photographie ci-dessous :
Le nom Pallasite provient du nom d’un explorateur allemand qui a été le premier à décrire ce type de météorite au 18eme siècle.
Enfin, une des météorites les plus rares est la mésosidérite, composée d’alliage fer-nickel et de silicates. Leur aspect une fois coupé et poli est très contrasté, avec des motifs formés d’éléments noirs et argentés très brillants.
Sur les milliers de météorites répertoriées à ce jour, moins d’une centaine seulement ont été identifiées comme des mésosidérites.
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